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Le Parti Socialiste

L’INDUSTRIE EST NOTRE AVENIR (RAPPORT AU BN)

Les dossiers du Parti Socialiste

La création et la localisation des richesses et des emplois constituent un enjeu central pour nous socialistes, qui aspiront à transformer le réel et non à nous contenter de corriger les méfaits du marché. Cette problématique ressurgit au coeur des préoccupations des Français et dans le débat politique et social, avec le thème des délocalisations.

Nos analyses précédentes nous conduisent à proposer trois orientations principales et complémentaires touchant à la fois le domaine industriel et le champ social :

1. une politique industrielle ambitieuse et globale.

Celle-ci doit reposer sur le triptyque suivant :

· arrêter l’approche de soutien diffus à l’environnement des entreprises pour se focaliser sur quelques objectifs précis,

· privilégier une approche de long terme, intégrant dimensions démocratique et sociale, respectant les hommes et l’environnement,

· dès l’amont, raisonner aux trois niveaux européen, national et régional dans une recherche de coordination et de cohérence.

Une politique industrielle pourrait se fixer alors trois objectifs majeurs :

-  une spécialisation industrielle orientée vers les grands besoins et les marché du futur.

-  des territoires « gagnants » et solidaires : une conception de gauche du territoire consiste en effet à considérer que celui-ci doit être un espace qui se construit collectivement et non une plate-forme off-shore de la mondialisation résultant d’une politique publique d’attractivité par les coûts,

-  des mutations industrielles maîtrisées : deux volets sont complémentaires : la prévention territoriale des délocalisations et plus largement des mutations industrielles, et le soutien du développement des entreprises pérennes et des nouvelles entreprises innovantes.

Dans ces perspectives, il s’agit de reconstruire au sein de l’Etat une fonction de stratégie/prospective/expertise et un mode d’organisation adapté et de créer une fonction « Prospective » à l’échelle européenne et développer la prospective territoriale. Les effets d’une politique industrielle globale et offensive seront d’autant plus positifs sur la création de richesses et d’emplois qu’elle pourra bénéficier d’une politique européenne de promotion des services d’intérêt général et de la création d’un véritable statut européen du service public affirmant les principes de ce dernier. La construction d’une progressive harmonisation sociale et fiscale à l’échelle européenne est une condition indispensable à la sauvegarde du modèle social européen même si celle-ci doit nécessiter dans une première phase une coopération renforcée à quelques pays.

2. Rééquilibrer les rapports de force capital-travail.

Rééquilibrer les rapports de force capital-travail ne peut se faire sans une forte augmentation de la mobilisation des salariés et de la démocratie dans l’entreprise.

· Le développement de la démocratie sociale dans l’entreprise doit consister à créer des outils de contre-pouvoir par rapport à l’actionnaire. Elle doit associer tous les acteurs sociaux concernés, y compris les représentants territoriaux et permettrait notamment de créer des liens entre l’entreprise et le territoire, consolidant son ancrage dans celui-ci. A l’échelle européenne, doit être envisagée l’amélioration des droits sociaux par le dialogue sectoriel et dans l’entreprise, par un élargissement du pouvoir des comités d’entreprise.

· Une sécurité durable du travail salarié doit être construite au service d’un projet global de protection sociale. Assurer la promotion sociale des salariés par la garantie de nouvelles chances pour relancer sa vie professionnelle représenterait une véritable révolution dans les rapports au travail. Les exemples de pays scandinaves montrent qu’il est possible d’envisager des modèles de marché du travail combinant véritablement flexibilité de l’entreprise et sécurisation des parcours professionnels.

· De nouveaux leviers d’actions pour promouvoir la responsabilité sociale de l’entreprise.

3. Une stratégie européenne d’influence visant à promouvoir de nouvelles régulations mondiales.

· Une relance de la coordination monétaire internationale.

· Une lutte renforcée contre les paradis fiscaux et le blanchiment des capitaux.

· Garantir une compétition loyale, en prenant en compte les préoccupations sociales et environnementales.

· Développer la négociation collective mondiale.

Tout en combattant l’idéologie du globalisme, reposant sur la vision d’une économie dégagée de tout contrôle social et politique.


Le : 19.10.2005
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