Compte rendu

Atelier 4 - Interventions et débats

Villepinte - Le 26 novembre 2005

Quelque cent personnes ont participé à cet atelier.
Après l’introduction de Paul Boccara, le débat a pu commencer.

Christophe Ramaux d’Attac insiste sur les questions : quel est le niveau de l’emploi, quelles sont les politiques économiques à accomplir. Deux logiques s’opposent : le libéralisme et le marxo-keynésisme.
Il faut mettre en avant la création d’emplois. Une embauche d’un fonctionnaire augmente le PIB. On ne peut pas attendre la mise en place d’une nouvelle politique économique. Donner un statut aux chômeurs est légitime. La durée de stabilité d’emploi est en moyenne de 13 ans en France. Il faut articuler croissance et durée du travail. Le statut du chômeur ce n’est pas seulement la formation mais aussi le salaire.

Patrick Ramieux (MRC) : Le chômage de masse est élevé à cause de la mondialisation qui se caractérise par la mobilité des capitaux. Il faut mener une politique de résistance à la mobilité de l’emploi (concurrence libre et non faussé) : les délocalisations. Il faut constituer des noyaux d’actionnaires stables par la création d’un pôle bancaire public mutualiste et s’opposer à l’emprise des fonds de pension. Autres initiatives : la baisse du niveau de l’euro, la baisse des taux d’intérêts, casser le pacte de stabilité budgétaire.
Il faut réfléchir dans le cadre de changements économiques et sociaux à une forme d’emploi non concurrentielle.

Présidente d’une association familiale en Seine et Marne : A partir de son expérience de terrain, et des événements en banlieues. Il faut regarder le niveau d’éducation des jeunes. Il faut revaloriser le travail en s’opposant à l’économie souterraine. Quelle politique d’éducation construire en relation avec l’entreprise ?

J. Perrona. FD Corse du sud : Nous tournons en rond autour d’un problème endémique. On doit se vendre et l’entreprise choisit. Si on enlève cette conception, cela va mieux. Les entreprises sont en sous-effectifs. Il faut des propositions fortes à réfléchir. Il faut relancer l’économie.

E. Adam. Basse-Normandie : Intervient sur la notion d’employablité. Sarkozy relance sa loi sur les pauvres. Il faut refuser les méthodes de prise en charges. Le PARE doit être supprimé. Les dispositifs d’agréments détruits la professionnalisation des emplois. Il faut regarder le niveau d’indemnisation et le revenu de substitution.

J. Carliez. Somme : On est attendu sur l’emploi-formation. La notion de plein emploi indique un taux de chômage acceptable. Il faut des droits nouveaux à l’entreprise en instituant la loi de la majorité. La lutte contre les puissance d’argent passe par une BCE réformée. Il faut créer des fonds régionaux de formation.

Deluchat. Gauche Républicaine : Il faut revaloriser le travail par les rémunérations et pénaliser les licenciements boursiers. Il faut être d’accord entre nous sur le diagnostic du chômage. Il faut donner la possibilité de revenus de substitution et de formation aux chômeurs. Insiste sur l’idée que l’individu travailleur est prioritaire sur le reste. Il nous faut élaborer des échanges pour construire un projet alternatif.

H. Herni, élue régionale Pays de la Loire : Comment en finir avec le chômage et la précarité ? Pourquoi ne pas parler de la pauvreté ? Il y a urgence à créer de nouvelles formes de solidarité auprès de ceux qui n’ont pas accès à tout en premier lieu au travail. Il faut restituer la légitimité du chômeur.
Nous devons réfléchir aux dispositifs dits réparateurs. Il y a besoin d’un travail de sensibilisation.
Les expériences actuelles de décentralisation sont disparates et peuvent aggraver les inégalités entre territoires, dans la formation initiale et continue, dans la recherche. Le pôle de compétitivité de Nantes marginalise Angers et Le Mans. Les Régions sont mis en concurrence. Examinons ce qui se passe pour les emplois-tremplins en qualité et en durée. Les distorsions sont énormes.

A ce moment du débat, Alain Obadia intervient pour faire un premier bilan. La sécurité-emploi-formation est une démarche d’ensemble. Elle détermine bien évidemment une politique économique. En agissant pour de nouvelles gestions dans les entreprises, nous cassons les logiques d’entreprises du profit à tout prix, en instituant de nouveaux pouvoirs pour les salariés, nous plaçons au centre la responsabilisation sociale des entreprises.

M.Moreau, AC : Il se dit désolé que cet atelier soit déconnecté de la protection sociale. La bataille contre les licenciements est juste mais insuffisante. Réfléchir à de nouvelles formes d’organisation de luttes qui favorise la démocratie.

L. Métayer Hauts de Seine : Retraité de l’Aérospatiale, il indique qu’il y a eu 250 FNE par an depuis 10 ans dans l’entreprise. La direction refusait le marché proposé parce que le taux de profit était faible. On ne parle pas des besoins dans la société.

Un membre du PCF et d’Attac du Gard : Résister et proposer. Résistance à la marchandisation. Regardons le nombre de radiations à l’ANPE. Il faut une réforme des retraites en lien avec l’emploi. Quelle type d’emplois construire ? La formation est un outil non une réponse à l’emploi. Il faut une sécurité sociale professionnelle sur les moyens donnés aux salariés.

Alain Morin Economie et Politique : Il y a montée de la précarité. Le CDI devient lui-même précaire. On est contraint au travail à temps partiel. Sécuriser l’emploi. Cela ne veut pas dire l’emploi au me^me endroit, exigence de mobilité à l’intérieur de l’entreprise. Politique économique. Il y a eu échec de Jospin sur les politiques des entreprises (LU-Michelin...). La rentabilité financière doit être touchée par cette nouvelle politique.
Il faut expérimenter des propositions au service des luttes, faire la démonstration que des avancées sont possibles. Instituer des réseaux des batailles pour l’emploi. L’exemple de la lutte des stagiaires.

S. Ressiguier cons. Municipal. PCF Gard : On sous-estime l’ampleur des dégâts. La situation de la jeunesse est infiniment pire. Un militant syndical a fait ses excuses à un jeune licencié par la CAF : « Je n’avais pas pris la mesure du nouveau management, des nouvelles méthodes de l’entreprise », 600 candidats, 10 stagiaires recrutés, la formation a consisté à terroriser ces stagiaires. Ils en ont viré déjà 4 sur 10. La situation est absurde. Explosion de la productivité, la précarité et le chômage augmente. Au lieu de répondre aux besoins humains, y compris dans le secteur non marchand, mais dont l’utilité sociale doit être reconnue et permettre d’avoir un statut social. Entendue ainsi, la notion de SEF est un pas important pour sortir de la marchandisation de l’être humain et de son travail. Il a une crainte, que les mesures proposées ne soient pas à la hauteur du défi.
Il propose que toute perte d’emploi soit au moins compensée en qualité et en quantité par des activités socialement utiles. Financées sur les richesses produites.

Claire Villiers : Est-ce que l’emploi est utile pour tout le monde ? Apporter des réponses politiques. Il y a une désespérance prégnante. Les gens veulent un sens dans leur travail. Il faut répondre à l’urgence du contrôle des indemnisations. Elle fait une proposition pour contrer le système : la crise de l’énergie n’est-elle pas un moment pour remettre en cause la division internationale du travail.

A ce moment du débat, Pierre Cours-Salies demande à l’assistance de répondre à la question : quelle est la place que nous donnons à la fin du chômage.

Un salarié Renault Le Mans : on a accepter la notion de chômage depuis des années. Quels droits la société donnent à ses salariés.

Y. Calippe. PCF Sarthe : Le chômeur, c’est une disponibilité pour la capital. L’emploi, c’est quel niveau de salaires, quel niveau de compétence. Il faut aborder la question des financements. Il faut réaliser des expertises économiques quand l’entreprise va bien aussi.

C. Ramaux Attac : C’est quoi le chômage, c’est l’interdiction de construire les richesses. Le plein emploi, c’est tout le monde avec un emploi.

Paul Boccara : On sous-estime la gravité de la situation. Erradiquer le chômage, c’est une sécurité de revenu, d’activité pour chacun. La nouveauté, c’est changer les entreprises, le pouvoir. C’est ça être anticapitaliste. La formation tout autrement c’est une activité sociale utile. Il faut partir de l’être humain et non de l’argent.