Parti socialiste

Une gauche unie

Congrès du Mans - Motion finale

Socialistes pour réussir à gauche
Congrès du Mans - Motion finale

A - Un contrat de gouvernement

Un Parti socialiste rassemblé autour d’une ligne politique claire, en prise directe avec les préoccupations des Français, capable de mener une politique de réformes audacieuses : c’est la condition pour faire gagner la gauche comme en 1981, 1988 et 1997.

Notre objectif, une fois notre Congrès tenu, est d’associer toutes les forces de gauche, prêtes à assumer des responsabilités de gouvernement, à la définition et à la mise en oeuvre d’un contrat durable de gouvernement. Ceux qui veulent à l’extérieur et à l’intérieur de notre parti, faire perdurer le clivage entre le « oui » et le « non » ont doublement tort. D’abord, parce qu’en 2007, il nous faudra sortir l’Europe de la crise actuelle pour lui donner des bases plus progressistes. Ensuite, parce qu’il n’y a pas de majorité de gauche possible dans le pays sans l’addition des « oui » et des « non » de gauche.

Il s’agira dans ce contrat de gouvernement de s’attaquer aux inégalités majeures de la société française et de réunir les conditions de la réussite en explicitant non seulement nos objectifs mais aussi les moyens d’y parvenir.

Nous devons passer d’une « gauche plurielle » qui a fini par insister sur ce qui la divisait et non pas sur ce qui la rassemblait, à une gauche durable où chaque parti respecte et prend en compte l’identité de l’autre mais conclut un contrat qui l’engage.

Les droits et les devoirs de chacun devront être fixés en même temps que les propositions politiques communes.

Dans l’opposition à nos adversaires de droite et dans le dialogue avec nos partenaires de gauche, nous serons les porteurs et les défenseurs de l’identité socialiste.

Le contrat devra être évalué chaque année. Pour ce faire, un Comité de liaison sera créé. Il formalisera un cadre collectif d’action et de débat régulier.

Certains font maintenant des positions de l’extrême gauche le critère de ce qui est de gauche ou ne l’est pas. C’est une erreur politique majeure de légitimer des organisations qui contestent au parti socialiste la capacité de conduire le changement, tant que ces organisations n’auront pas clarifié leur rapport à la gauche en s’engageant au désistement républicain au deuxième tour de toutes les élections. Notre attitude qui consiste à proposer la discussion d’un contrat de gouvernement s’adresse à tous. À chacun de prendre ses responsabilités et de dire s’il veut ou non le changement en France.

B - Les assises de l’alternative

Le rassemblement de la gauche que nous voulons concerne évidemment les partis politiques qui s’engagent dans les élections.

Mais nous devons aussi dialoguer avec tous les acteurs, les militants, les syndicats et les associations pour aider à créer une dynamique de changement.

Nous proposerons, dès après notre Congrès, d’organiser des forums sociaux qui pourront se conclure par des Assises de l’alternative durant le troisième trimestre 2006. Chacun, en gardant sa spécificité, sera ainsi conduit à dégager un diagnostic des priorités et des engagements à prendre. La gauche une fois revenue aux responsabilités devra faire vivre de manière régulière ce dialogue, en institutionnalisant ce processus.

C - Un calendrier

Nous proposons aux socialistes d’adopter un calendrier politique qui fixe clairement les étapes à franchir ensemble :

-  Une Convention nationale pour préciser et adopter notre projet en mars 2006 ;

-  La désignation de nos candidats pour les élections législatives au printemps 2006 ;

-  La conclusion d’un contrat de gouvernement avec nos partenaires à la fin de l’été 2006 ;

-  Le choix de notre candidat ou de notre candidate pour l’élection présidentielle en novembre 2006.

Pour nous, le Parti socialiste est la clef de voûte du rassemblement de la gauche. Le besoin de changement est fort dans la société française. Il va continuer à s’exprimer avec force jusqu’en 2007. Nous en serons partie prenante, nous devons lui offrir un débouché politique à gauche. C’est notre devoir, c’est le sens de notre Congrès : définir collectivement une orientation pour réussir l’alternative en 2007.

Notre rendez-vous du Mans revêt une grande importance. Tous les socialistes en sont conscients. S’y décideront, selon le vote des militants, l’avenir de notre parti, le projet de la gauche et les conditions de la victoire.

Aujourd’hui le monde est en déséquilibre, l’Europe est en panne et la France est en crise. A notre place, socialistes français, nous pouvons jouer notre rôle. Nous sommes conscients de nos responsabilités. La mondialisation peut être maîtrisée, l’Europe peut être relancée, la France peut retrouver confiance en elle même. Beaucoup dépend de nous.

Nos électeurs nous veulent unis et rassemblés, capables de porter une alternative au libéralisme et à la droite, et crédibles dans notre parole. C’est ainsi que nous voulons faire de notre Congrès le point de départ de la reconquête, non pas pour nous-mêmes, non pas seulement pour la gauche, mais pour les valeurs que nous portons depuis l’origine du socialisme.