Compte rendu

Atelier 5 - Viviane Claux

Villepinte - Le 26 novembre 2005

Villepinte - Le 26 novembre 2005

Pierre Cours Salies a évoqué des questions qui ont également été évoquées dans notre atelier. Le débat a été très riche et je vais essayer d’en donner le sens.

Comment conduire l’entreprise à respecter l’intérêt général et quelle est la responsabilité sociale de l’entreprise ?

Le capital et le patronat y répondent par l’idée que le marché suffit et en est l’unique régulateur. Selon le patronat l’entreprise aurait des responsabilités économiques et en même temps ferait assumer à la collectivité les risques, les conséquences de la gestion par la rentabilité financière.

Des idées avancent dans la société pour contraindre les entreprises que sont notamment les multinationales à assumer les responsabilités sociales à l’intérieur même de l’entreprise, sur le territoire et dans le pays. Les organisations syndicales formulent des propositions sur les droits des salariés, les usagers sur les normes de qualité, les élus territoriaux sur les fonds publics et l’aménagement du territoire et les partis politiques formulent aussi quelques propositions.

Il faut arrêter le partage des tâches.

Il y a besoin de donner de la cohérence politique, de mener des batailles politiques pour s’attaquer aux objectifs de rentabilité financière, à la dictature des actionnaires et non pas effectuer un aménagement du capital.

Des propositions ont été faites concernant les droits nouveaux des salariés, la nécessité de normes contraignantes environnementales, la responsabilité des donneurs d’ordre vis à vis des sous traitants, l’intervention des élus sur les territoires. Mais des intervenants ont souligné la nécessité de s’attaquer aux questions de fonds que sont la finalité de l’entreprise, la nécessité de responsabiliser le travail, la propriété et la démocratie. Dans ce cadre là des propositions sont venues pour intervenir sur tous les champs, pour mettre de la cohérence et sur les formes de démocratie à mettre en place.

Aujourd’hui la société est organisée autour du marché. Tout tend à devenir marchand. Il y a un débat à gauche sur ce que le politique peut faire, qui décide de l’intérêt général, de l’organisation de la société ? Les force des du capital ou les citoyens ?

La question de la démocratie est centrale.

Sur la question de la propriété, il y a une vraie piste de travail. On a mesuré les limites de la propriété étatique sans démocratie. Démocratie qui concerne également les services et entreprises publiques. Il a été souligné que le besoin de savoir planifier l’économie, le développement industriel reste de la responsabilité du politique. A en définir les formes par contractualisation par exemple. Des expérimentations se déroulent sur la planète sur des formes d’entreprises socialisées dont nous portons intérêt mais dont la dimension reste limitée.

Il y a besoin de remettre en phase la finalité du travail et de l’entreprise pour répondre aux besoins sociaux. Il y a une telle évolution des forces productives qu’il faut responsabiliser le travail donc les acteurs, les salariés. Ce qui pose la question du statut de l’entreprise et du statut du salarié. C’est vraiment la responsabilité du politique.

Ne s’intéresser aux entreprises que sous l’angle économique sans s’intéresser à sa finalité, sans s’occuper des conditions de travail, conduit à accepter les zones franches comme solution où les droits sociaux sont inexistants.

Une intervenante a souligné le besoin de penser l’entreprise dans et hors l’entreprise. Pas seulement sous l’angle économique, l’entreprise joue un rôle de formation, d’éducation, de socialisation. Dans les forums ont été posées des questions sur l’avenir des jeunes. Le chômage et le type d’emplois.

Un intervenant, médecin du travail, a attiré notre attention sur les conditions du travail. Il propose de ne pas se contenter de la notion d’emploi. Le travail est devenu une source de souffrance. Il y a une montée en puissance du processus d’aliénation et des atteintes à la santé. Il s’agit là, pour lui, d’une coresponsabilité sociétale.

La question du contrôle et du suivi des fonds publics directs et indirects quant à leur efficacité n’est pas seulement une question de démocratie institutionnelle mais interpelle bien tous les citoyens. Cette thématique montre bien qu’on ne veut pas laisser la responsabilité du travail et de l’entreprise entre les mains du capital. Il faut des mesures législatives et en même temps que les partis politiques jouent leur rôle dans le mouvement des idées et avec le mouvement social.