Nous voulons une Europe des peuples, sociale et indépendante.
Nous voulons une Europe des peuples, sociale et indépendante.
Nous voulons :
1 - une véritable transparence démocratique dans le fonctionnement des institutions européennes afin de rendre aux parlements nationaux les pouvoirs dont ils ont été dessaisis progressivement au profit des institutions communautaires, à savoir le pouvoir de dire la Loi en dernière instance ; nous voulons redonner au Conseil le rôle d’orientation politique en laissant la Commission à son rôle de préparation et de mise en œuvre des décisions ;
2 - donner une véritable finalité sociale à l’Europe par la révision des paramètres fixés dans le traité de Maastricht en matière de politique monétaire et budgétaire, l’instauration d’un modèle européen de service public authentique (qualité, égalité, continuité), à l’encontre du service universel minimal ou des « services d’intérêt général », et par la garantie de la protection sociale des salariés et du droit du travail ;
3 - introduire dans les statuts de la Banque centrale européenne les objectifs de lutte contre le chômage et de croissance pour l’emploi à l’instar de la plupart des banques centrales du monde, et notamment de la Fédéral Reserve ; placer la BCE sous le pilotage des représentants des Etats à l’Eurogroupe. Permettre aux Etats de soutenir, voire de nationaliser une activité d’intérêt public ou stratégique, si l’intérêt général l’exige. Les règles européennes doivent pouvoir mettre en place des mesures favorables aux politiques industrielles et sociales des Etats et aux besoins de leurs peuples. Les règles de production, d’échange et de consommation doivent pouvoir s’affranchir du dogme de « la libre concurrence non faussée » ;
4 - initier une vigoureuse politique de relance coordonnée dans le domaine des infrastructures : développement du ferroutage, création de nouvelles liaisons autoroutières aériennes et ferrovières (TGV), essor de la recherche et particulièrement dans le domaine de la santé, développement technologique et des investissements productifs, défense de l’environnement ;
5 - rouvrir, dans les instances multilatérales, le dossier des rapports Nord-Sud pour initier des modalités de coopération qui, tout en répondant enfin aux besoins légitimes des économies en développement, prendraient appui sur des mécanismes de protection des secteurs fragiles en Europe. Il faut une véritable stratégie macro-économique qui mette au premier plan de ses préoccupations l’objectif du codéveloppement avec les pays riverains de la Méditerranée et l’Afrique, en utilisant notamment une taxation sur les mouvements financiers spéculatifs. L’Outre-mer doit être conçu comme un exemple d’application de cette politique, en protégeant ses productions des ravages de la mondialisation ultralibérale, et en veillant à ce que l’élargissement ne se fasse pas au détriment des régions ultrapériphériques. ;
6 - favoriser une défense européenne sans avoir besoin de l’autorisation de l’OTAN. L’axe franco-allemand constitue le fondement naturel de cette Europe stratégique ;
7 - construire l’Europe par l’approfondissement des coopérations renforcées. Il n’y a pas d’autre voie pour aboutir à une Europe indépendante, européenne. L’Europe peut devenir un acteur stratégique de la politique mondiale. La coopération renforcée de la France et de l’Allemagne, ouverte à ceux qui veulent la rejoindre, en est l’axe principal. Les Européens doivent se faire entendre dans les affaires du monde. Ils doivent proposer à la Russie et aux pays voisins qui ne font pas partie de l’Union une véritable stratégie de coopération. Le partenariat euro-méditerranéen doit se développer pour permettre à l’Europe de peser au Proche-Orient, notamment en faveur de la création d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël et de la garantie de sécurité pour ces deux Etats.
Nous refusons la construction libérale de Giscard d’Estaing. Nous voulons une France républicaine dans une Europe forte de ses nations, une Europe de l’égalité et de la justice, de la démocratie , une Europe sociale, solidaire avec les pays en développement, respectueuse de sa tradition humaniste, une Europe européenne et indépendante, opposée aux guerres impériales, une Europe de peuples libres, souverains et solidaires.