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Compte rendu

« Avec toute la gauche, une alternative crédible c’est urgent !!! »

Haute Garonne - Balma

Toute la gauche du canton était bien représentée, les Verts, le PS, le PC, la LCR, ainsi que les syndicalistes de la CGT et des Solidaires, des associations, ATTAC, Comité contre la privatisation d’EDF, Collectif de défense de la Sécurité Sociale... ainsi que Balmanaises et Balmanais et riverains.

Pour une première, la mayonnaise a pris. Malgré la frilosité des retrouvailles après le 29 mai, les circonstances n’étant pas les mêmes, et certains n’ayant pas à l’époque participé aux mêmes échanges, la chaleur du débat et une même photographie de la situation, ont permis des convergences sur l’urgence de proposer aux citoyens une alternative initiée et suivie par eux-mêmes.

Alexandre Insa , Maire-adjoint PCF, de Balma introduisait le débat en excusant les absents pour cause de Congrès National, Messieurs Gérard Bapt et Alain Fillola, respectivement député PS de la circonscription, et Maire PS de Balma, qui avaient envoyé un message de soutien à la démarche.

Pour ce premier forum citoyen, le débat était ensuite cadré : Un bref échange sur la situation des banlieues, un « Etat d’urgence » ne correspondant pas au problème, « et ne devant pas occulter les thèmes à discuter sur le fond, la situation étant en elle même une de leurs conséquences... » Les thèmes choisis pour la soirée :

Institutions, démocratie- Quelle 6ème république pour permettre aux citoyens de se faire entendre et d’intervenir en permanence dans le fonctionnement des institutions ? (Charles Marziani, PCF)

Les moyens fiscaux et financiers d’une politique alternative : Comment donner à l’état et aux collectivités publiques les moyens de politiques publiques ambitieuses ? Quelle conception quelle place et quels financements des services publics ? Bolkeinstein, le retour ! (Michel Metz, ATTAC)

Sur la crise des banlieues, après lecture du communiqué commun du 8 novembre : NON A L’ETAT D’EXCEPTION, co-signé par :

Alternative Citoyenne, ATMF, CEDETIM, Comité des sans-logis, CRLDHT, Fédération syndicale unitaire, Ligue communiste révolutionnaire, Ligue des droits de l’Homme, MRAP, Parti communiste français, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, Union syndicale Solidaires, Les Verts. François Saint Pierre (Professeur de mathématiques, prépa. entrée grandes écoles, animateur du Café Politique de Balma) :

« ... inquiet de la réaction d’approbation de la population sur les mesures exceptionnelles...Rappelle la responsabilité de la Gauche, aux affaires, avec pour exemple la police de proximité pas vraiment mise en place, certains effets d’annonces non suivi de faits ayant occasionné une perte de crédibilité de la Gauche sur ces questions sécuritaires... »

Gilles Charles (PCF,Cadre retraité du Centre National d’Etudes Spatiales Responsable départemental des vétérans du PCF)

« ... Sur les sondages et la remontée de Sarkosy, rappelle un détail de l’Histoire : avril 44, Discours de Pétain largement applaudi sur la place de l’Hôtel de Ville à Paris par la population et une forte participation des effectifs de la Police Nationale, ce qui n’empêchait pas son renversement en août de la même année... »

Alain Continante (Solidaires)

« ... A pu, à travers son expérience dans des « quartiers difficiles », constater l’effondrement du système associatif en moyens financiers et humains. Problèmes de discrimination économique, effondrement des perspectives pour ces personnes...Contrairement à il y a 40 ans les gens de ces quartiers n’ont pas de destin... La sortie du tunnel n’est pas uniquement dans un + d’éducation, de prévention, de vie associative mais essentiellement dans un changement de politique économique ... »

Jean Philippe Vidal (secrétaire PS Balma, Enseignant)

« ...La France doit cesser d’avoir une vision colonialiste de ces quartiers... éviter la ghettoïsation des riches (classes moyennes) comme à Balma dans des résidences ultra sécurisées. Veiller à l’application de la loi S.R.U. pour une mixité sociale positive... »

Gérald Veyrier ( PCF, syndicaliste Metallurgie)

« ...Refuse le terme de crise des banlieues, c’est une crise sociale. La loi d’exception sert aussi à peser sur le mouvement social. Il faut répondre aux besoins de droit au travail, au logement...Problème des précaires (intérimaires, stagiaires... »

Annie Garric ( PCF professeur retraitée, animatrice du collectif défense Sécurité sociale sur le Canton)

« ...Il ne suffit pas de former les jeunes, il faut être en mesure de leur offrir de vrais emplois exemple de l’Académie de Toulouse ou on constate une évolution de la réussite scolaire mais autant de chômage pour les jeunes...scandale de la baisse d’obligation de scolarité de 16 à 14 ans...Il n’existe plus de moyens dans l’Education Nationale de financement des études... »

François Saint Pierre (animateur du Café Politique de Balma) :

« ...Pas satisfait du bilan éducatif de la Gauche plurielle qui a sur-valorisé les classes moyennes...mise en place d’outils discriminatoires (PPE, Langues, etc..) pourquoi ne pas remettre à l’ordre du jour le rétablissement des IPES, les filières d’excellence dans l’Enseignement technique ?... »

Laurent Dadillon (LCR, enseignant)

« ...La disparition de l’accompagnement social a fait exploser les banlieues où le problème de fond était déjà présent.. Va t’on continuer à faire de l’accompagnement social du capitalisme ou propose t’on une politique de rupture ?... »

Jean Zanesco (responsable syndical CGT, Centre d’Etudes Aéronautiques de Toulouse à Balma)

« ...Rejet des politiques libérales, plus absence de perspectives politiques, plus recul des idées de travail, de solidarité. Pas de construction personnelle et sociale sans stabilité professionnelle. La colère des banlieues exprime le même malaise social que dans le reste du pays. Il faut un projet, de l’emploi et reconstruire les valeurs... »

Jeannette Charles ( PCF Directrice d’école retraitée)

« ...Informe l’assistance de la venue prochaine de Henri Alleg à Toulouse le 8 décembre prochain et souligne l’intérêt d’écouter son témoignage sur la période coloniale et de débattre avec lui de ses conséquences... »

Charles Marziani ( PCF Vice-président du Conseil Régional)

« ...Interrogation sur la politique menée par la gauche. L’intégration dans un mode de société capitaliste ne peut pas fonctionner. On a voulu traiter socialement des dysfonctionnements fondamentaux de la société capitaliste. Les politiques de la ville ont été traitées à part des grandes questions alors que c’est le cœur des questions...Cela préfigure ce qui nous attend si on ne règle pas le fonds... »

Jean Philippe Vidal (secrétaire PS Balma, Enseignant)

« ...Présence religieuse de l’islam radical très active chez les jeunes issus de l’immigration ce qui amène à une expression très dure de ces jeunes par rapport à la société française et bon nombre de ses valeurs... »

Laurent Dadillon (LCR, enseignant)

« ...Sur les OPHLM, dérive logique libérale de ghettoïsation, rentabilité oblige... »

Michel Dunand ( responsable FCPE Balma)

« ...Politique de la ville= aux fondements du développement durable... »

Intervenant anonyme

« ...Moins de problèmes d’intégration dans les vagues d’immigrations précédant celles issues du colonialisme. Il y avait du travail. Pas de travail, pas d’intégration... »

1/ INSTITUTIONS, introduction au débat, Charles Marziani ( PCF Vice-président du Conseil Régional)

« ...La question de fonctionnement des pratiques politiques institutionnelles est fondamentale pour construire une nouvelle alternative politique. Question induite par celle de l’alternative, quels droits, quels pouvoirs ? Quel pouvoir entre représentation et participation citoyenne.

Deux aspects, d’abord la limite des pratiques actuelles. Depuis + de 20 ans, presque chaque élection vire les sortants ( au plan local ou national), moyen d’exprimer une protestation mais comment porter l’intervention citoyenne dans les contenus politiques ?. Quel contrôle ? Le système institutionnel français ne porte pas ces moyens.

Deuxième aspect, entre sphère économique (entreprises) et la sphère politique. Le monde économique n’est pas concerné par l’intervention politique La question de la gestion des entreprises est exclue de l’intervention citoyenne. Les entreprises qui dépendent largement des politiques publiques (infrastructures, formation...) ne sont soumises ni à un contrôle politique ou syndical sur les décisions économiques ( délocalisations par ex.). Il faut revoir les droits mais aussi les pouvoirs d’intervention : orientations économiques, interventions économiques.

Il faut en finir avec le mythe que la politique ne peut rien sur la sphère économique... »

Michel Metz ( Vice-président ATTAC Toulouse)

« ...Il faut aussi penser au contrôle des élus (cf. Bolkenstein)... »

Olivier Dirat ( jeune participant)

« ...l’Etat a du pouvoir, mais il n’a pas le courage de l’assumer dans le cadre de la sphère économique... souvent avec des élus qui ne sont pas à la hauteur... »

Jean Zanesco (responsable syndical CGT, Centre d’Etudes Aéronautiques de Toulouse à Balma)

« ...Démocratie dans l’entreprise : le droit de grève n’existe plus dans les faits, surtout dans le privé, les délégués syndicaux sont licenciés... Dans les conflits de la SNCM, de la RTM, effrayant, on ne peut plus revendiquer, ni résister parce que tout est politique. En matière de démocratie sociale les salariés ont des droits mais pas le pouvoir de les exercer...Alors qu’il faut plus que jamais des pouvoirs de décision sur les perspectives des entreprises et les conditions sociales... Toutes les conquêtes sont mises à mal... La conception même du syndicalisme est en question y compris sur l’accompagnement social ou transformation sociale... »

Laurent Dadillon (LCR, enseignant)

« ...ce n’est pas que l’état n’a plus de pouvoir mais il est au service du patronat, y compris et surtout dans le secteur public...halte aux subventions dont les grandes entreprises n’ont pas besoin...Dans le secteur pharmaceutique et la santé, re-nationalisation ...pour être gérés démocratiquement.... Contrôle des élus par les militants.... Démocratie participative comme en Amérique du Sud... »

André Molinier ( Militant PS)

« ...si la droite repasse en 2007, danger sur les congés payés, le droit syndical etc... Il faudrait trouver un mécanisme de protection institutionnelle pour empêcher la droite de s’attaquer aux acquis sociaux... »

Gilles Charles (PCF,Cadre retraité du Centre National d’Etudes Spatiales Responsable départemental des vétérans du PCF)

« ...malgré le préambule de la Constitution, il n’y a jamais eu de réelle participation économique ; il faut faire intervenir les salariés sur les stratégies...Il faut une banque d’investissement publique puissante avec participation des bénéficiaires au Conseil d’Administration...de vrais nationalisations avec un réel pouvoir des citoyens... »

Annie Garric ( PCF professeur retraitée, animatrice du collectif défense Sécurité sociale sur le Canton)

« ...c’est l’économique qui contrôle le politique actuellement. Il faut revenir à la proportionnelle dans le monde politique ou dans le mouvement syndical- problème de la représentativité syndicale- Contr^le sur les élus : Compte-rendu de mandat, mandat révocable, etc... »

Laurent Dadillon (LCR, enseignant)

« ...d’accord sur la proportionnelle intégrale. Découpler la citoyenneté et la nationalité, vote des étrangers non européens. Changer la société passe par les luttes. Aujourd’hui il faut y inclure la lutte au niveau institutionnel... »

Jean Claude Garric (PCF Professeur retraité, responsable national du SNES)

« ... La délégation de pouvoir ne suffit pas : rôle des média publics. Il faut que les citoyens gardent la parole après les élections. C’est la condition indispensable pour que le changement politique (élections) soit un véritable changement de société. Les nationalisations éventuelles doivent s’accompagner d’une gestion démocratique contrairement aux pratiques du passé... »

Alain Continante (Solidaires)

« ...cela fait 20ans que le politique s’est dépossédé de son pouvoir économique...nationalisations vers une autogestion participative, rôle des syndicats... »

François Saint Pierre (Professeur de mathématiques, prépa. entrée grandes écoles, animateur du Café Politique de Balma) :

« ..comment rendre des propositions aussi radicales majoritaires au niveau électoral ?... »

Olivier Dirat ( jeune participant)

« ...fait le constat du peu de participants proportionnellement à la diffusion de l’annonce du débat... » voudrait du concret tout de suite, propose des solutions à l’italienne : « des primaires à gauche.. » parce qu’il craint que personne ne s’intéresse... »

Charles Marziani ( PCF Vice-président du Conseil Régional)

« ...Il y a tout de même une crise de représentativité, l’exemple du 29 mai le démontre. Il faut dépasser la seule question des institutions . L’exécutif a quasiment les pleins pouvoirs, les élus n’ont qu’un pouvoir consultatif... »

Jean Philippe Vidal (secrétaire PS Balma, Enseignant)

Sur les primaires, en règle générale, cite l’exemple du PS «  ...tous les militants souffrent de l’absence d’implication des français, les média jouent un rôle d’abétissement qui amène inmanquablement un vote sans réflexion... »

Militante PS anonyme

« Les militants PS eux mêmes ont-ils lu le TCE ou se sont ils contentés de suivre les consignes de leurs leaders ? »

Jean Zanesco (responsable syndical CGT, Centre d’Etudes Aéronautiques de Toulouse à Balma)

« ...La pratique de débat initiée pendant la campagne sur le TCE, ensemble et ayant travaillé le texte proposé, est le contraire du suivisme et elle est la seule issue pour avancer... »

2/ LES MOYENS FINANCIERS...

Michel Metz ( Vice-président ATTAC Toulouse

« ...Cadre européen très rigide...actuellement intégration des services (Bolkenstein). Révolution conservatrice jusqu’en 95. Depuis, contestation du système.

Harmonisation fiscale et sociale, vote à l’unanimité du conseil européen. La concurrence fiscale sauvage assèche les finances publiques donc on ne peut plus financer les services publics. Les armes de nos adversaires : la propagande... Idéologie : la baisse des impôts relance l’activité économique...le privé fait mieux que le public. Impôts sur les sociétés chute de 25 à 20%...

Suggestions : « Idée du serpent fiscal européen », mise en place de planchers et plafonds fiscaux et moyens d’intervention sur la fraude fiscale... »

Gilles Charles (PCF,Cadre retraité du Centre National d’Etudes Spatiales Responsable départemental des vétérans du PCF)

« ...il existe des leviers de décision vis à vis de l’Europe... »

Olivier Dirat ( jeune participant)

« ...il faut prendre le pouvoir en 2007 pour pouvoir élaborer une nouvelle politique avec démocratie participative comme au Vénézuela... »

Alain Continante (Solidaires)

« ...décentralisation a conduit un transfert de charges de l’impôt sur le revenu vers les impôts locaux... »

Participant anonyme (Verts)

« ...même si j’ai voté non le 29 mai, je n’ai pas fait la fête ce jour là...pour prendre une image rugbystique on a, à cette occasion, juste récupéré le ballon, maintenant il faut marquer des essais...faire perdure cette dynamique...faire jaillir les propositions...gagner sur ces propositions...et, on aura marqué seulement quand elles seront appliquées... »

Charles Nieto (PCF agent EDF, animateur du Comité de défense contre la privatisation d’EDF)

« ...certes pour cette première, on n’a pas beaucoup de monde, mais la discussion est riche...il faut donner une perspective de transformation aux couches populaires pour qu’elles se sentent concernés...les gens sont demandeurs d’idées, d’actions, de propositions...

Michel Dunand ( responsable FCPE Balma)

« ...idée de décroissance contrôlée à inclure dans le projet de société... »

Alexandre Insa , Maire-adjoint PCF, de Balma concluait vers minuit...

« ...continuer la pratique du forum, des débats...réfléchir à un contact permanent et trouver une méthode de transversalité afin d’enrichir la démarche commune...soutenir le comité contre la privatisation d’EDF... »

La soirée s’est terminée autour d’un verre bienvenu après tant de paroles et l’instant a permis à ceux qui ne s’étaient pas exprimé de le faire dans une conversation à bâtons rompus.

*Collectif 29 mai Balma canton 8 BUREAU Alain Chéré PCF - coordinateur Michel Dunand - FCPE François Saint Pierre - animateur Café politique Balma Michel Metz - ATTAC Alexandre Insa - ANECR Gilles Charles - Vétérans du PCF Annie Garric - Comité défense Sécurité sociale Charles Nieto - Comité contre la privatisation d’EDF Laurent Dadillon - LCR Didier Puech - PS Laurent Vidalenc - Syndicaliste Luis Villalba - PCF

Un mot sur la forme...

La préparation, peut être un peu faible en échanges sur le contenu du débat... la diffusion de l’annonce à mieux soutenir en s’appuyant sur les réseaux des uns et des autres...la création des comités et collectifs aident à enrichir les listes...

Le débat : deux arcs de cercles de chaises face à face, pas de tables....une brève introduction esquissant le déroulement, après le traditionnel quart d’heure toulousain n’entamant pas trop la soirée, une présentation très courte des thèmes de discussion choisis et un animateur pour faire le lien et jongler avec les micros...amènent un échange réussi. L’importance de l’actualité a nui au dernier thème, peut être aurions nous dû nous contenter de poursuivre sur les questions d’institutions et démocratie...sinon le choix de traiter les questions par deux semble correspondre... 20h30 en milieu de semaine, un peu dur... l’attention tombe vers 10h30 et les mouvements vers la sortie sont + fréquents... La suite... ce compte-rendu exhaustif transmis aux organismes participants et à tous ceux ayant communiqué leur e-mail, au site du forum national, -références jointes-(malheureusement personne ne semble pouvoir se rendre le 26 novembre à Paris), le résumé de la soirée à la Dépêche.

Ensuite, des contacts, des échanges d’infos, d’idées vers la constitution d’un bureau se voyant régulièrement. Des initiatives publiques communes de diffusion d’infos, de pétitions...

Et déjà le souhait largement exprimé d’organiser ce type de rencontre au cœur d’une cité populaire, résidence du Noncesse par exemple, avec une forme plus festive pour amorcer les perspectives sous un angle plus participatif. Idées bienvenues !

Le : 28.11.2005
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