Seine St Denis - Noisy le Grand - Le 18 novembre 2005
Forum de NOISY LE GRAND (Seine Saint-Denis)
Le vendredi 18 novembre 2005 - Nombre de participant(e)s : 55
Forum à l’initiative du « Collectif du 29 Mai » (PCF, LCR, , U2R, ATTAC, SNUipp, CGT, SUD Santé Sociaux)
Avec la participation des :
Partis politiques : PCF, LCR, U2R
Syndicats : CGT, SUD Santé Sociaux, SNUipp
Associations : ATD Quart Monde, Association de locataires, ATTAC
Personnalités : Henriette ZOUGHEBI (Conseillère régionale d’IDF)
Thème : Quels besoins de services publics, comment les faire vivre ?
Intervenants invités : Michel DAUBA -PCF - (coauteur du livre Services Publics pour changer la société avec de nouvelles entreprises publiques) et Pascal DIAS, responsable syndical à SUD Santé Sociaux
Sont intervenu(e)s dans le débat : PCF, LCR, CGT, SUD Santé Sociaux, association de locataires et citoyen(ne)s, ATTAC
Eléments essentiels du débat :
Introduction au débat par Michel DAUBA et Pascal DIAS :
le service public face aux défis du monde,
les services publics face à l’Europe et à la mondialisation
le modèle français et ses évolutions
désengagement de l’État en France
Libéralisation, privatisations : quel bilan
Les alternatives : avec qui et comment
Quels objectifs pour l’action
Rendre la maîtrise des services aux citoyens
Construire un nouveau modèle d’entreprise publique
Interventions du public :
un syndicaliste CGT met l’accent sur l’insuffisance de l’offre de soins à Noisy le Grand : fermeture d’une clinique privée, sur la baisse du budget consacré à la protection sociale et propose de réfléchir aux réformes à entreprendre pour répondre aux besoins de la population en matière de santé. Concernant la défense du service public, il considère qu’il faut arrêter de « saucissonner » les grèves.
une élue communiste de Noisy le Grand insiste sur le manque d’égalité face aux soins dans la circonscription et s’inquiète de la disparition de la clinique de Noisy le Grand alors que des IVG y sont pratiquées.
un retraité de l’EDF estime qu’il faut se battre pour qu’EDF et GDF forment une même entreprise. Il conseille aux forces en présence (syndicats, associations et partis politiques) de continuer de travailler ensemble au sein du collectif du NON et de réfléchir à un programme de gouvernement en vue des prochaines échéances électorales.
une employée de la RATP rappelle qu’un règlement européen relatif aux services publics de transports a été rendu public en juillet 2005. L’avenir de la RATP est compromis puisque ce texte vise à imposer le modèle libéral du tout concurrence dans les transports publics, donc l’éclatement du réseau francilien. Externalisations, filialisations et remise en cause du statut de l’entreprise préparent cette privatisation. Elle dévoile les 27 projets que l’Etat refuse de financer sur les 40 prévus dans le contrat de plan 2000 - 2006 (dont le pôle de Noisy le Grand).
Elle rappelle quelques propositions du PCF pour que la RATP soit vraiment publique pour un vrai service public et fait circuler dans la salle une carte pétition éditée par le Collectif du NON de gauche des agents de la RATP contre le projet de règlement européen des transports, laquelle sera envoyée à J. Chirac, au Président de la Région IDF et au Parlement Européen
Un représentant de la LCR indique qu’il y a eu chez les citoyens une réflexion politique qui a conduit à la victoire du NON mais qu’aujourd’hui on manque de perspectives pour construire un « parti du Non de gauche » qui soit lieu de débat et défenseur des travailleurs. Il souhaite que sans tarder soit désigné un candidat commun.
Un salarié de France Télécom revient sur la transformation de cette entreprise qui est passée d’une entreprise de service public au service du public à une entreprise au service du fric et des profits pour les actionnaires. Evoquant la casse de l’emploi, il indique qu’il faudrait une réappropriation sociale de cette entreprise.
Un adhérent de ATTAC rappelle combien la Poste, notamment à Noisy le Grand, est en difficulté et les actions que ATTAC a menées pour la défense de ce service. Il revient sur le service public de la santé en indiquant qu’il n’y a plus de médecine préventive sur la ville ; il constate, d’une part, que la tuberculose (maladie du pauvre) revient en force (9000 cas de répertoriés à l’hôpital Tenon et que, d’autre part, la fréquentation des cantines scolaires est en baisse, les parents ayant moins de moyens pour inscrire leurs enfants.
Il évoque également la gestion de l’eau et estime qu’il est temps de réinvestir et de se réapproprier les services publics tout en constatant que ceux-ci, tels qu’ils sont aujourd’hui, ne fonctionnent pas forcément bien (exemple le secteur éducatif). Il est donc absolument impératif de les moderniser. Il dénonce, par ailleurs, l’accord sur l’AGCS et ses conséquences désastreuses sur les populations.
La conseillère régionale (élue PCF) revient sur les carences de l’offre de soins en Seine Saint-Denis, notamment en ce qui concerne le cancer, les maladies professionnelles. Elle souligne, eu égard les récents événements, que en matière de sécurité, la police de proximité pouvait être considérée comme un secteur public.
Elle propose de se mobiliser contre la directive Bolkenstein qui revient en discussion au Parlement européen.
Michel DAUBA, un des intervenants invités, revient sur la nécessité d’intervenir sur le financement des entreprises et de donner des pouvoirs aux conseils régionaux pour qu’ils interviennent dans la mise en place des fonds régionaux pour l’emploi et la formation. Il propose d’instaurer une sélectivité du crédit pour les entreprises, en premier lieu, celles du secteur public.
Il considère que toutes les luttes pour la défense et la promotion des services publics devraient partir de luttes locales.
Répondant à l’interrogation du militant de la LCR sur le choix immédiat d’un candidat commun pour les élections présidentielles, il souligne que la question n’est pas encore à l’ordre du jour, que ce serait même une erreur. En effet, il est plus utile de construire en premier lieu avec les citoyens un projet politique rassembleur, la question du candidat(e) porteur de ce projet devant être discuté après son élaboration.
Un représentant d’une association de locataires fait part de ses inquiétudes face à la démolition de plusieurs dizaines de logements dans un quartier de la ville (population pauvre) sans que les occupants aient la certitude d’être relogés sur la ville. Il regrette le temps où le parti communiste était plus présent dans les quartiers quand les cellules y étaient implantées et demande que le collectif du 29 mai puisse s’organiser pour être au plus près de la population.
Une intervenante espère que ce type de soirée permettra de proposer des actions et d’intervenir localement sur tous les sujets qui touchent aux préoccupations des gens.
Propositions formulées par le forum :
Un appel à la solidarité financière pour les agents de la RTM est lancé.
La nécessité de se mobiliser pour participer à la manifestation du 19 novembre pour la défense des services publics.
Le rendez-vous national du 26 novembre est évoqué.
Le collectif est déterminé à continuer à travailler ensemble, à aller dans les quartiers populaires à la rencontre des citoyens pour informer, débattre et construire un rapport de forces local.
Les participants à cette soirée laissent leurs coordonnées afin d’être avisés de toutes les initiatives du collectif et de constituer une sorte de réseau de vigilance contre les expulsions, la montée de la paupérisation, ...
Prochaines initiatives du collectif : deux réunions dans deux quartiers qui ont eu à subir les violences urbaines.