La Verrière, Yvelines, commune de 6000 habitants, membre de l’Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (147000 habitants), 80% de la population vit en HLM, municipalité d’Union de la Gauche, non au TCE à 60%, maire PCF animateur du forum...
1.Nombre de participants : 28 représentants tous les quartiers de la ville (dont 10 femmes), dont plus de la moitié non membres d’un parti politique, allant de moins de 25 ans à plus de 70.
2.À l’initiative du collectif unitaire verriérois : il s’agit en fait d’un appel local « changer l’Europe, changer en France, c’est notre affaire » initié par une trentaine de personnes qui avaient participé à la campagne du non et s’étaient retrouvées après cette campagne. L’appel a repris à son compte la pétition pour le respect du verdict populaire dont les signataires sont associés à ses activités. Le débat a été préparé par un journal « débattre & agir n°1 » puis par tracts et affichettes.
3.Ont participé les partis politiques suivants : PCF, PS, Verts (ce dernier n’ayant pas de représentants issus de la ville, c’est un élu d’une ville voisine qui avait été invité). Avait été annoncé également un représentant du PRG mais qui élu dans une ville voisine n’a finalement pas pu se libérer en raison des événements. Le MRC et la LCR avaient également été invités mais n’ont pas répondu.
4.Il n’y avait pas en tant que tels des syndicats ou associations même si plusieurs des participants sont syndiqués.
5.Parmi les personnalités locales, le Maire, quatre adjoints, 5 autres conseillers municipaux, les responsables locaux du PCF (cellule et section), le secrétaire de section du PS, le président d’une association pour la paix au proche-orient, la responsable de l’antenne du secours populaire, le président d’une association d’originaires de l’outre-mer, deux des élus présidents des comités de quartiers (le troisième s’était excusé).
6.Thème traité : le thème annoncé était « emploi, santé, logement... de quelle politique avons-nous besoin et comment y parvenir ? ». Compte tenu des événements y a été ajouté l’actualité des incidents urbains qui a occupé le début soit les deux tiers de la réunion.
7.Qui est intervenu dans le débat ? 15 personnes sont intervenues dans la première partie du débat consacrée aux violences urbaines, dont Clément Ortéga membre de l’éxécutif départemental du PCF habitant la ville et le représentant des Verts Bernard Choquier. La deuxième partie a peu laissé de temps au débat dans la salle. Il faut signaler par contre que chaque thème faisait l’objet d’un court rapport avec des propositions d’objectifs de lutte et programmatiques concernant l’emploi, le logement et la santé/sécu et d’une démarche globale sur le « comment y parvenir. Ont participé à l’élaboration et à la présentation de ces rapports : Philippe Albrecht, secrétaire de la section PS, Laurent Lanyi, élu et secrétaire de la cellule PCF, Vincent Liechti, animateur du collectif et secrétaire de la section PCF, Sandrine Moumeni, élue de la majorité municipale sans parti, Germaine Robin, élue PCF et Abel Silène, élu sans parti issu de la liste d’opposition socialiste.
8.Les éléments essentiels du débat : le débat sur les événements est approfondi et mesuré. La différence est faite entre le message qu’essaye de faire passer une partie de la jeunesse et des actes qui le décrédibilisent et ne permettent pas de mettre du sens. Sont pointés du doigt les discriminations, la situation de l’emploi encore plus dure dans certains quartiers et pour les enfants d’immigrés même s’ils sont diplômés, le parallèle entre actes répréhensibes commis par des jeunes et attitudes provocatrices de policiers encouragée par l’attitude de Sarkozy, la casse des solidarités (retraites, sécurité sociale, services publics), le retrait de crédits et d’aides de l’État. Un dirigeant départemental du PCF voit dans ces événements une des traductions d’une attente profonde de politique. Le représentant des Verts y voit un contexte préélectoral travaillé par l’UMP.
Un débat a lieu pour déterminer l’influence respective des inégalités sociales et d’un défaut de respect et d’intégration des populations issues de l’immigration, les uns considérant que le second facteur mérite plutôt d’être relativisé, les autres craignant qu’il ne soit d’une manière erronée sous-estimé ou nié.
Des réponses doivent être apportées maintenant, sans quoi des personnes qui restent calmes pourraient basculer à leur tour de la colère dans la haine. La démission de Sarkozy réclamées par certains paraît maintenant un objectif dépassé. Un participant propose un « Grenelle de la Ville ». Les réponses de fond ne sont pas éloignées de celles qui sont avancées dans la deuxième partie du débat et qui peuvent être autant d’objectifs de lutte immédiats qui ne peuvent pas attendre 2007.
9.Les propositions formulées dans la deuxième partie du débat :
Emploi : grands travaux ; recentrer les missions de la BCE sur l’emploi ; développer les services publics ; annuler le contrat nouvelle embauche ; lutter contre les délocalisations ; conférence salariale pour donner priorité au pouvoir d’achat ; taxer l’utilisation des contrats précaires ; créer un système sécurisant l’accès à la formation pendant toute la vie professionnelle ; représentants salariés dans tous les conseils d’administration ; créer une sorte de sécurité sociale professionnelle.
Santé/sécurité sociale : que les richesses produites par les entreprises et les revenus financiers participent de manière plus conséquente au financement de la sécurité sociale ; que l’Etat s’engage à reverser les taxes prévues pour le financement de la sécurité sociale et compense les nombreuses exonérations accordées aux entreprises.
Logement : créer une sorte de sécurité sociale du logement qui assure le droit à disposer d’un toit tout au long de la vie ; considérer le logement comme un grand service public piloté par un pôle public financier et foncier national et décentralisé ; construire beaucoup de logements dans les 5 prochaines années pour construire beaucoup de logement social ; voter une loi interdisant toute opération de construction de logements au dessus d’un certain seuil (10 ? 15 ?) qui ne comprendrait pas au moins 30% de locatif social (20% pour les villes qui ont des ZUS) ; ramener la TVA à 5,5% pour l’accession sociale ? sanctionner réellement les communes qui n’ont pas 20% de logements sociaux.
Comment y parvenir ? : idée que le contenu programmatique doit être co-construit, que les partis doivent être partie prenante, faire connaître leurs propres propositions et se positionner. Idées de considérer les échéances de 2007-2008 comme un tout, la candidature à la présidentielle se construisant en lien avec le programme alternatif co-construit et avec les candidatures aux législatives qui doivent être globalement représentatives de la diversité des forces et des personnalités qui auront contribuer activement à l’élaboration du programme et aux luttes contre la politique de la droite.