Participer Nouveautés Agenda Contributions Sur le net

Parti de la Gauche Européenne

Pour l’emploi, la justice sociale et le développement humain

Propositions du PGE

L’emploi, la justice sociale, le développement humain ont besoin de l’Europe.
Mais celle-ci n’agit pas pour ces objectifs : elle les sacrifie.
L’Europe actuelle est une Europe libérale. Au fil des traités successifs et des décisions de ses instances dirigeantes, elle a favorisé la domination désormais écrasante des marchés financiers.
Le projet de Constitution rejeté par les référendums en France et aux Pays-Bas visait à aggraver ces orientations en leur donnant valeur de loi suprême.
L’Europe pourrait, à l’inverse, contribuer puissamment à promouvoir d’autres logiques pour un autre monde.

Nous voulons éradiquer le chômage grâce à la combinaison d’un accès effectif pour chacun à la formation tout le long de la vie et d’une sécurité d’activités professionnelles avec les revenus et les droits correspondant à cet objectif ambitieux. Il s’agit d’aller vers un système de « Sécurité d’emploi ou de formation » qui permettrait à chacun une mobilité ascendante choisie entre emploi stable et correctement rémunéré et formation en vue d’un meilleur emploi. La société pourrait ainsi se défaire des emplois obsolètes ou inefficaces et moderniser la production sans faire passer les salariés par le chômage.

Tout de suite, on peut ouvrir cette perspective, face aux choix libéraux, en investissant grâce à des propositions, des luttes et des avancées institutionnelles progressives.

1 - Pour l’indemnisation du chômage et les aides au retour à l’emploi : en solidarisant les luttes dans nos différents pays contre les réductions d’indemnités des chômeurs pour relever les taux d’indemnisation et favoriser la réinsertion, ou encore pour moduler les cotisations chômage des employeurs en pénalisant ceux qui précarisent. Il s’agirait aussi d’organiser la lutte en commun contre l’idéologie du « workfare » cherchant à faire accepter des emplois au rabais.

2 -Pour la transformation progressive de tous les emplois précaires et à temps partiel contraints en emplois stables et correctement rémunérés, à temps plein : en favorisant des actions convergentes pour exiger des mesures dans ce sens, y compris par des incitations financières à des contrats entre divers employeurs pour permettre de passer d’un emploi à un autre en toute sécurité et promotion, au lieu d’être rejeté dans un contrat précaire.

3 -Pour lutter contre les délocalisations et les licenciements en exigeant, pour les salariés et les citoyens, des droits leur permettant d’imposer des moratoires suspensifs afin de faire prendre en compte des propositions alternatives permettant à tous les salariés concernés, soit d’être maintenus dans des emplois modernisés avec de bonnes formations à l’appui, soit d’être reclassés dans de bonnes conditions et la encore, la formation joue un rôle essentiel Il s’agirait surtout d’imposer des mesures de prévention des difficultés d’emploi et de gagner de nouveaux types de contrats de travail, avec de nouvelles institutions, pour organiser le passage d’un emploi à un autre ou d’un emploi à une formation, afin que les travailleurs dont l’emploi disparaîtrait puissent revenir à un meilleur emploi sans aucun passage par le chômage.

4 -Pour la réalisation d’objectifs annuels contraignants - régionaux, nationaux, européens - de créations ou de transformations d’emplois ou de formations : Cela impliquerait l’engagement solidaire des entreprises, publiques et privées, des États et des collectivités territoriales ainsi que de l’Union européenne elle-même. Cette dernière devrait consacrer des moyens à cette priorité, par exemple 1% du PIB européen (90 M €) sous forme de prêt de la Banque européenne d’investissement (BEI).

L’Europe réorientée pour laquelle nous agissons doit promouvoir et respecter quelques principes structurants en matière de progrès social et humain.

o Dans tous les pays doit être instauré un salaire minimum permettant le progrès des rémunérations. Un salaire minimum européen doit participer à cette dynamique de convergence par le haut des salaires.

o Plus généralement, le principe de non-régression doit garantir qu’aucune mesure européenne ne pourra remettre en cause les droits reconnus aux travailleurs par telle ou telle législation nationale. Dans cette logique, le projet de directive Bolkestein, toujours d’actualité, qui vise à institutionnaliser le « dumping » social avec le principe du pays d’origine que veut maintenir la Commission, doit être retiré. Seule une véritable harmonisation par le progrès doit exister.

o L’égalité hommes-femmes doit devenir une valeur fondamentale de l’Union,. Elle doit se concrétiser par des mesures précises sur le droit à la contraception, à l’interruption volontaire de grossesse, pour l’égalité des salaires et des droits au travail, pour la participation élargie des femmes aux différents pouvoirs de décisions.

o L’Union doit jouer un rôle moteur pour l’amélioration des conditions de travail ainsi que de la sécurité et de la santé au travail.

o La poursuite du mouvement de réduction du temps de travail qui correspond à une tendance positive de l’évolution sociale doit être assurée. Une réduction simultanée du temps de travail doit avoir lieu dans tous les pays d’Europe avec l’objectif des 35 heures hebdomadaires.

o Le financement des pensions de retraites doit être assuré en faisant, notamment, contribuer les revenus financiers des entreprises. Leur montant doit être revalorisé et un montant minimum doit être garanti.

-  Le service public ne doit plus être défini comme « exception au marché », mais correspondre à des institutions modernes et coopérantes permettant, au contraire, de commencer à dépasser sa domination pour répondre aux besoins de la société.

-  Un moratoire immédiat sur les privatisations et les dérégulations doit être décidé afin d’établir un bilan économique et social complet.

-  Adossés à des institutions publiques et sociales, les services publics, loin d’être sous la pression de la marchandisation, doivent être transformés pour fonctionner dans un but d’efficacité sociale, pour assurer l’égalité d’accès des citoyens et répondre aux besoins d’épanouissement de chaque personne. Cela requiert la participation créative des usagers et des personnels à la définition, la réalisation et l’évaluation de leurs missions. Ces services doivent être connectés, jusqu’au niveau européen, dans de vastes réseaux coopérant grâce au partage des savoirs, des compétences, du coût et de l’utilisation des recherches et des équipements.

-  Ils devraient assurer une responsabilité sociale, territoriale et environnementale avec de nouveaux critères de décision et l’intervention des salariés et des usagers jusque dans leurs choix les plus stratégiques. Ils devraient avoir accès à un crédit bancaire privilégié et sélectif épaulant leurs missions.

-  De même, les services à la personne devraient être favorisés car ils correspondent tout à la fois à des besoins sociaux grandissants (personnes âgées dépendantes, santé, petite enfance, handicap etc.) et constituent des sources significatives de création d’emplois utiles et qualifiés.

-  L’hypothèque du carcan budgétaire du pacte de stabilité étant levée, les dépenses d’infrastructures et de recherche, celles d’éducation, de santé et de culture, celles qui concernent l’emploi ou la préservation de l’environnement devraient considérées comme des investissements utiles.

-  Dans cette logique, le ruineux dumping fiscal aujourd’hui à l’œuvre, doit être combattu.

-  Un contrôle démocratique de tous les fonds publics versés aux entreprises serait instauré pour vérifier leur efficacité du point de vue de l’emploi avec, en cas contraire, des remboursements.

-  Dans cette Union nouvelle, la Banque centrale européenne aurait un autre rôle. Elle serait placée sous le contrôle effectif des parlements européen et nationaux Elle deviendrait le pivot d’un nouveau type de crédit finançant le développement utile avec des taux d’intérêts d’autant plus abaissés qu’ils correspondraient à la création ou la préservation d’emplois efficaces ou de formations. Cela se relierait aux incitations à l’efficacité sociale et à la coopération des entreprises pour un autre développement technologique de l’industrie et des services. Des fonds régionaux pour l’emploi et la formation pourraient relayer cet effort au plus près du terrain.

-  Des droits nouveaux de propositions alternatives des citoyens et des travailleurs en concertation avec les parlements européen et nationaux sont indispensables. Il faut rompre, en effet avec la suprématie des pouvoirs de la Commission, du Conseil européen et de la Banque centrale.

-  Ils concerneraient tout particulièrement le rôle des comités d’entreprises ou d’établissements, ainsi que des comités de groupes européens, avec des pouvoirs étendus jusqu’aux décisions sur l’emploi, la gestion et les financements.

-  Tout cela s’inscrirait dans la visée d’une véritable démocratie participative et d’intervention avec des consultations déterminant les décisions communes. Cela vise particulièrement une refonte de la composition et des pouvoirs du Comité économique et social européen, du Comité des régions, en liaison avec un nouveau rôle démocratisé des parlements nationaux et du Parlement européen.

-  Enfin, l’Europe doit agir pour la construction d’un monde de codéveloppement. Puissance pacifique et non alignée, elle doit contribuer à sécuriser la planète en aidant au désarmement et au déploiement d’une culture de paix et de coopération.

-  Nous ne voulons pas d’une Europe inféodée aux États-Unis. L’Europe doit, au contraire, se rapprocher des pays émergents pour une construction pluraliste, vraiment multipolaire, du monde. Pour favoriser ces nouvelles coopérations de codéveloppement, des aides publiques européennes conditionnant des crédits qui favoriseraient l’essor des productions nationales, des emplois et des formations dans les pays aidés sont nécessaires. Elles trouveraient leur prolongement dans la construction d’une coopération monétaire mondiale profondément rénovée avec un

-  Fonds monétaire international (FMI) émancipé de la domination du dollar. Elle devrait particulièrement agir pour une transformation radicale de l’OMC et, surtout, du FMI et de la Banque mondiale en vue de la promotion d’une monnaie commune mondiale de coopération conçue à partir d’une réforme très profonde des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI.

-  Elle doit également agir pour qu’une taxe de 0,1% sur les mouvements de capitaux spéculatifs soit établie et que son produit soit utilisé au développement de programmes sociaux dans les pays du tiers monde.

-  Elle doit rapidement porter sa contribution directe au développement à 0,7% du PIB européen avec un objectif de 1%. Cette dynamique devrait contribuer à l’extension de cet effort à l’ensemble des pays riches.

-  L’Europe devrait également contribuer à la promotion des biens communs à toute l’humanité gérés en coopération, comme ceux de la santé et de la culture, mais aussi l’eau, l’énergie ou le cadre écologique, pour une avancée fondamentale de la civilisation humaine.


Le : 26.10.2005
Imprimer Envoyer